En
2014, s’offre à moi la possibilité ou non de partir à l’étranger dans le pays
de mon choix dans la structure de mon choix durant 3 mois dans le cadre de mes
études.
C’est
décidé je monte alors un projet et décolle le 17/04/15 destination Manille la
capitale des Philippines.
Le
but : Accompagner les enfants, je ne dirais pas « aider » car je
n’aime pas ce terme, il me donne l’impression d’être mère Théresa ou une super
wonderwoman J. Concrètement, je suis parti en
mission de volontariat avec 2 amies auprès des « jeunes enfants des
rues ».
Avant de
me lancer dans la rédaction d’articles vous racontant mon périple, je vous
rédige en premier lieu un résumé plus terre à terre sur la situation des
familles, des enfants dans ce pays.
Parce
qu’en plus, un peu de culture ça ne fait pas de mal n’est-ce pas ? ^
En
me baladant dans les rues de la capitale, je me suis vite aperçue à quel point
le pays était touché par les contrastes.
A
Manille, de nombreux buildings surplombent la ville donnant l’image d’une ville
moderne, dynamique et riche.
Photo prise un soir à Makati le quartier des affaires de Manille
Beaucoup de familles pauvres des provinces quittent alors leur campagne pour venir s’installer dans la capitale avec l’espoir d’une vie meilleure. Cependant, cela n’est qu’illusoire car arrivées sur place la plupart n’ont guère le choix que de devoir vivre dans des bidonvilles aux conditions insalubres. (2,5 millions de personnes y vivent à Manille).
Photo prise un soir à Makati le quartier des affaires de Manille
Beaucoup de familles pauvres des provinces quittent alors leur campagne pour venir s’installer dans la capitale avec l’espoir d’une vie meilleure. Cependant, cela n’est qu’illusoire car arrivées sur place la plupart n’ont guère le choix que de devoir vivre dans des bidonvilles aux conditions insalubres. (2,5 millions de personnes y vivent à Manille).
A
ces chiffres accablants, se rajoute un problème de taille : les
catastrophes naturelles. L’agglomération de Manille avec ses 11 millions d’habitants, est en partie
située sous le niveau de la mer. La météo devenant de plus en plus difficile et
imprévisible, les catastrophes pèsent lourd sur le pays. C’est donc toujours
avec l’instinct de survie que vivent les Philippins les plus pauvres. Cette
même exposition climatique va réunir la population dans une culture d’entraide, de communautarisme
où les familles sont solidaires.
La religion
catholique est très présente dans la vie des Philippins, ce qui explique en
quelques sortes la façon dont sont gérées les questions d’ordre social. Par
exemple, le taux de natalité est important (3,1 enfants par femme)[1] car
nombre de ces dernières subissent des grossesses non désirées et ne peuvent
avorter. La mise à disposition des moyens de contraception fait encore objet
d’un réel débat entre l’Eglise et l’Etat alors qu’une loi sur la parentalité responsable et la santé reproductive a tout
de même été adoptée en décembre 2012. Le texte prévoit la gratuité des moyens
de contraception (préservatif, pilule) et l’éducation sexuelle à l’école. Il
rend obligatoire la formation des travailleurs sociaux au planning familial et
légalise les soins post-avortement, alors que l’avortement, comme le divorce,
restent interdits.[2]
Aux Philippines, en revanche, on ne
laisse pas les plus démunis (vieillesse, handicap) de côté, bien qu’il soit
rare de croiser des personnes âgées, l’espérance de vie étant de 68 ans.[3]
La famille se veut soudée et les enfants doivent aider financièrement
leurs parents dès leur majorité dans le meilleur des cas. Malheureusement,
certains parents trop pauvres ne peuvent scolariser leurs enfants, d’autres
dans des situations de précarité plus extrêmes, sont contraints de les
abandonner dès la naissance ou de les vendre dans des trafics d’enfants
(adoption illégale, prostitution…). C’est souvent à partir de ces
tristes faits que l’on observe le phénomène des enfants des rues.
L'expression « enfant des rues » désigne de
façon générale un enfant mineur qui vit dans la rue.
Selon une étude de l’UNICEF, on estime
aujourd'hui à plus de 150 000 le nombre
d’enfants dans les rues de Manille.
Ces
enfants ne reçoivent ni éducation, ni soins, ni alimentation appropriée. Souvent
sans repères familiaux, sans encadrement, ils n'ont d'autre horizon que celui
de survivre, avec les conséquences suivantes : petits boulots improvisés, gangs,
délinquance, drogue et prostitution.
Selon Xavier Emmanuelli, médecin et
fondateur du SAMU social de Paris : « Un enfant de la rue est bien souvent un enfant qui n’a connu aucune
affection, c’est un enfant craintif, souvent malade et mal nourri. Ces enfants ne vont pas grandir
psychiquement »
C’est à Virlanie, l’ONG dans laquelle
j’ai travaillé que sont confiés ces
enfants. Bien-sûr, le défi est de taille pour sortir tous ces enfants de
l’enfer de la rue mais la fondation se donne les moyens d’agir pour combattre
ce fléau.
Au départ, c’est l’idée d’un homme « Dominique
Lemay », un français qui se rend aux Philippines pour la première fois il
y a plus de 27 ans et qui décide de ne plus repartir tellement la situation des
enfants sur place le touche. Il crée alors Virlanie dans le but de
« Donner le sourire aux enfants des rues ».
Aujourd’hui,
c’est plus de 16 000 enfants ayant déjà bénéficié d’une aide de l’ONG. En 2015,
on comptabilise plus de 120 salariés à temps plein et plus de 80 bénévoles locaux et étrangers confondus. Cf. annexe 1.
Dès leur arrivée à Virlanie, les enfants sont placés dans des
maisons d’accueil dont la mission des professionnels est :
« Prendre soin et accompagner les enfants
ayant besoin d’une protection particulière vers une vie responsable et
indépendante. »